Le faux diplôme est une espèce en voie d’apparition ! Avec la fin de l’impression papier des diplômes dans de nombreuses universités, mentir sur une compétence ou une certification n’a en effet jamais été aussi facile. Falsifier un diplôme, inventer certaines formations effectuées ou encore insérer de fausses informations sur le Curriculum Vitae sont désormais des actions fréquentes chez les candidats peu scrupuleux lors d’entretien de recrutement. Ainsi, selon une étude du Florian Mantione de 2018, 85% des candidats déclarent normal d’arranger leurs CV

Face au fléau du faux diplôme, de nombreuses entreprises s’organisent pour tenter de détecter les fausses informations. Questionnaire précis, vérification auprès d’organismes extérieurs : lors de la phase de recrutement, les entreprises doivent maintenant inclure un système de contrôle concernant la formation et l’éducation réellement effectuées par leur candidat.

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Mais reconnaître un faux diplôme n’est pas chose aisée. Comment distinguer le vrai du faux ? Quels moyens existent pour authentifier les informations fournies ? 

Quelles démarches peuvent être effectuées par les recruteurs pour vérifier l’authenticité d’un diplôme ?

En 2013, une étude du cabinet de conseil en recrutement Florian Mantione avance un chiffre effrayant pour les recruteurs : selon un échantillon de 352 entreprises interrogées, 33% des candidats à une offre d’emploi s’attribueraient souvent ou toujours un faux diplôme. 

Site de faux diplômes

Mais qu’est-ce qu’un faux diplôme ? Le faux diplôme regroupe des facettes bien différentes, du document officiel falsifié à la réalité légèrement enjolivée par un candidat lors d’un recrutement. Par exemple, selon une étude du même cabinet, 75% des CV des candidats ne reflèteraient pas en toute honnêteté le parcours du candidat. Le faux diplôme n’est pas qu’une question de faux documents : il regroupe des réalités plus complexes.

Dès lors, quelles solutions existent pour les recruteurs ? 

La vérification auprès des organismes concernés

Selon le cabinet RecrutementDigital, 33% des employeurs n’effectuent aucune vérification des diplômes présentés et seulement 25% des recruteurs demandent à consulter les diplômes originaux. La vérification la plus efficace, mais également la plus fastidieuse pour un recruteur est de se renseigner directement à la source. Les recruteurs peuvent contacter les organismes où le candidat prétend avoir suivi une formation. À la fois directe et sans appel, cette démarche est bien souvent la plus préconisée en cas de doute sur un candidat.

Cependant, ce processus prend du temps : il implique de contacter parfois plusieurs établissements et de communiquer avec plusieurs intermédiaires. Par ailleurs, cette démarche peut facilement devenir très chronophage dans une entreprise d’envergure avec des besoins en recrutement de plusieurs centaines de personnes chaque année. 

Enfin, ce processus de vérification est également encadré juridiquement : les candidats doivent être informés de cette procédure et donner leur accord. Une étape de plus dans un processus de vérification déjà très lourd.

La vérification auprès d’un ancien employeur

La vérification auprès d’un ancien employeur

Téléphoner à un ancien employeur devient petit à petit une étape incontournable dans un processus de recrutement. En effet, des études démontrent que plus le postulant à de l’expérience professionnelle sur son CV, moins le service de recrutement vérifie ses informations. Mais, toujours selon l’étude du Florian Mantione, seulement dans 53% des cas le poste occupé correspond à la réalité. Missions survolées, compétences non maîtrisées, postes survalorisés…  L’appel à un ancien employeur reste bien souvent un moyen efficace de repérer les personnes mal intentionnées. 

Contacter l’ancien employeur apparaît alors comme un moyen fiable de vérifier la formation ainsi que les compétences de l’aspirant. 

Quelles sont les questions à poser à un ancien employeur ? 

  • Son appréciation globale du candidat ;
  • Les missions réelles effectuées par le salarié ; 
  • Les raisons de la fin du contrat de travail ;
  • La concordance des compétences inscrites sur le CV avec les compétences réellement développées ;
  • L’adéquation du profil avec les futures missions.

Les axes à aborder lors de l’entretien d’embauche

Parfois, la falsification d’un diplôme porte sur des candidats possédant réellement le diplôme en question, mais falsifiant leur parcours académique. Certains candidats enjolivent ainsi leur formation et déclarent soit avoir reçu des compétences qui n’ont jamais été proposées dans leur cursus scolaire, soit avoir suivi au sein de ce cursus une matière qu’ils n’ont pas réellement étudiée. Ces fausses informations sont souvent les plus difficiles à déceler pour un recruteur, car le candidat connaît l’établissement et les formations qui y sont dispensées.

Se renseigner en amont sur le parcours académique en question permettra au recruteur d’aiguiser ses questions lors de l’entretien. Plus un questionnaire est précis, plus le mensonge sera facilement décelé.

Il convient par exemple de faire des recherches sur les matières proposées par la formation du candidat : nom du professeur enseignant, module enseigné, etc. Ainsi, lors de l’entretien d’embauche, le recruteur peut pousser le candidat dans ses retranchements tout en vérifiant s’il a réellement suivi ce parcours académique. Le recruteur doit se fier à son instinct, s’il ressent que le candidat ne maîtrise pas certains aspects de son parcours, il se doit d’approfondir les sujets pour s’assurer de l’authenticité du parcours.

De plus, pour s’assurer de la véracité d’un diplôme en langue étrangère, un des moyens les plus simples est d’effectuer une partie de l’entretien d’embauche dans cette langue. Le recruteur verra alors directement les compétences du candidat dans cette langue. À savoir que 64% des postulants en moyenne surestiment leurs connaissances dans une langue étrangère. 

Bien analyser les diplômes et le CV

Enfin, la technique la plus évidente reste de bien analyser le diplôme en question. L’attestation de diplôme est un document officiel qui se doit d’être irréprochable. La police du texte doit être identique, sans aucune faute d’orthographe, le contenu doit être cohérent et la signature du document doit apparaître de manière distincte et nette. 

Analyse d'un CV

Demander des informations précises sur le diplôme est également recommandé. Des données telles que le nom complet du diplôme et sa spécialisation, le lieu ou encore l’année de promotion. 

Certaines mentions légales sont obligatoirement inscrites sur un diplôme officiel. Des mentions telles que la dénomination du diplôme dans son intégralité ainsi que la date et le lieu de naissance du candidat.

Pour en savoir plus :

Bulletin officiel n°47 du 21 décembre 2006

Le respect du droit du travail et de la protection des données

Se renseigner sur les diplômes et les expériences effectuées par le candidat apparaît comme une démarche nécessaire pour le recruteur. Cependant, ces actions demeurent encadrées par la loi.  

Le candidat doit être informé des techniques que le recruteur utilise pour vérifier ses compétences et aptitudes. De plus, toutes les recherches effectuées doivent être en lien direct avec le poste envisagé. Selon l’article L. 1221-6 du Code du travail “Ces informations doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l’emploi proposé ou avec l’évaluation des aptitudes professionnelles”. L’article 9 du Code civil protège également les données personnelles telles que les opinions politiques, la religion ou la famille du candidat. 

Quelles solutions existent pour aider les recruteurs à détecter les faux diplômes ?

Vérifier l’authenticité d’un diplôme en interne est une tâche compliquée et fastidieuse : c’est une vérification qui peut prendre du temps au recruteur. Et le temps, pour une entreprise, c’est de l’argent !

Un processus de recrutement se déroule généralement sur une période courte et restreinte. L’employeur souhaite trouver son nouveau salarié dans les meilleurs délais : se renseigner sur les parcours académiques et les diplômes en interne apparaît ainsi souvent comme une perte de temps.

Depuis quelques années, de nombreuses innovations technologiques ont vu le jour pour faciliter les démarches de vérification des diplômes. Voici un aperçu des différentes solutions qui existent pour faciliter la vérification des faux diplômes.

Faire appel à une entreprise de vérification

Une entreprise de vérification est un prestataire extérieur qui s’occupera à la place du recruteur de faire les recherches adéquates pour authentifier un diplôme. La vérification s’effectue généralement par le biais d’une base de données mise en place grâce à des partenariats avec les organismes délivrant les diplômes. En France, on peut par exemple citer la plateforme EveryCheck. Il faut bien sûr prévoir le budget adéquat pour intégrer ce service à vos process administratifs.

Diplôme.gouv, la solution du gouvernement

Suite à la recrudescence des faux diplômes, l’État français a réagi : le ministère de l’Éducation nationale a mis en place une plateforme où sont regroupés les diplômes et les attestations de réussite délivrés par l’État. Ce service permet de télécharger des attestations, mais également de fournir des clés d’accès aux potentiels employeurs afin qu’ils vérifient d’eux-mêmes le diplôme. 

Quels sont les diplômes référencés ?

  • Le brevet
  • Le CAP
  • Le baccalauréat général, technologique et professionnel
  • Le BTS.

L’avantage de cette plateforme se trouve dans sa fiabilité, elle est régie et contrôlée par l’État. Cependant, peu de diplômes sont référencés ce qui est un inconvénient majeur pour les entreprises à la recherche de candidats très qualifiés.

Pour en savoir plus https://diplome.gouv.fr/sanddiplome/login

La technologie blockchain au service de la vérification de diplôme

La blockchain permet de résoudre le problème à la racine. Grâce à sa technologie blockchain, BCdiploma propose un service de dématérialisation de diplômes et d’attestations infalsifiables et 100% en ligne.

BCdiploma permet aux établissements d’enseignement supérieur qui utilisent le service de fournir à leurs diplômés et étudiants des attestations en ligne sécurisées et authentifiées sur tous les supports. À l’aide d’un lien URL, vous donnez un accès direct et sécurisé vers vos diplômes authentifiés. Les employeurs n’ont plus qu’à cliquer sur le lien pour consulter un diplôme et ainsi être assurés de leur véracité.

Cette technologie est multilingue : les diplômes ou les certifications peuvent être accessibles en plusieurs langues, à partir d’un lien unique. Une option idéale pour attester de l’authenticité d’un diplôme obtenu par des étudiants français partis faire leurs études à l’étranger, par exemple. 

Plus de 100 institutions de 16 pays ont choisi de faire confiance à la technologie blockchain de BCdiploma. Les services de recrutement des entreprises ne perdent ainsi plus de temps à essayer d’authentifier un diplôme ! 

Références :

https://www.letudiant.fr/etudes/le-boom-des-faux-diplomes.html

https://www.cnil.fr/sites/default/files/atoms/files/travail-vie_privee.pdf

https://www.leparisien.fr/etudiant/jobs-stages/quelles-sont-les-techniques-des-rh-pour-deceler-les-cv-frauduleux-7C2ZUNAWPJIDBNQWVYGNBOWMUQ.php

https://www.20minutes.fr/economie/2228971-20180228-65-cv-trompeurs-alarme-florian-mantione-auteur-fondateur-cabinet-recrutement