La deuxième journée des webinaires EBSI de l’Université de Lille a été consacrée au cas d’utilisation : “Diplômes et certificats numériques”. L’appel du ministère de l’éducation à créer des groupes de réflexion autour de l’utilisation de la blockchain dans un contexte éducatif a débouché sur des perspectives ambitieuses de modernisation des services aux étudiants.

Pierre Boulet, Vice-président de la transformation numérique de l’Université de Lille a donné le coup d’envoi en présentant l’infrastructure européenne des services blockchain (European Blockchain Service Infrastructure, EBSI). Les objectifs d’EBSI sont clairs : soutenir les services publics, se conformer à la réglementation européenne et permettre le développement de services innovants qui améliorent la mobilité dans l’Union Européenne. Les travaux principaux se concentrent sur la réglementation du partage des données, le contrôle de ces données par les citoyens et la modernisation des procédures. Parmi les 4 cas d’usages initiaux d’EBSI, on trouve les diplômes, la notarisation, l’identité auto-souveraine et le partage sécurisé de données.

Un exemple concret a immédiatement suivi lorsque Luc Jarry-Lacombe, cofondateur de BCdiploma, a présenté sa société et son approche. Luc nous rappelle que la question des digital credentials, attestations certifiées 100% numériques, est urgente dans de nombreux domaines et s’applique directement à l’éducation, que ce soit pour les certifications, les diplômes ou la reconnaissance des compétences. La solution BCdiploma, basée sur une technologie blockchain brevetée, est simple et sûre : les employeurs peuvent vérifier les attestations certifiées en cliquant sur un lien que l’étudiant peut facilement partager. BCdiploma est disponible en production sur Ethereum, Binance Smart Chain et bientôt sur EBSI. L’interopérabilité est l’une des clés de la généralisation de l’utilisation des blockchain digital credentials.

La présentation finale de la journée a été faite par Benjamin Coste, chef de projet numérique à emlyon business school. Benjamin travaille, entre autres, sur le déploiement de BCdiploma au sein de la business school. Sa principale motivation est la lutte contre la “fraude aux diplômes”, l’amélioration de l’image de marque de l’école et de l’expérience digitale des étudiants. Pour un premier emploi, les étudiants ont en effet souvent besoin d’une preuve de leur diplomation avant que l’école ne puisse délivrer la version “papier” des diplômes. Les efforts pour mettre en place une solution blockchain de dématérialisation ont commencé en 2019 avec la réalisation d’un projet pilote. Début 2020, l’intégralité de la promotion 2019 a reçu une attestation de diplôme sur la blockchain : une première pour une business school française. L’objectif d’emlyon business school est de les rendre disponibles pour tous les alumnis dans les prochains mois. Le plus grand défi du projet a été celui de l’évangélisation autour de la technologie des blockchain digital credentials, technologie complémentaire à l’usage du traditionnel diplôme papier.

Une discussion sur les enseignements du projet ARKeducation a clôturé ce deuxième webinaire : les notions de gouvernance et de stockage ont été évoquées, mais également les services décentralisés possibles autour de l’enseignement.

La série de webinaires EBSI de l’Université de Lille a été préparée et animée par Perrine de Coëtlogon, Université de Lille, Board Memder à Open Education Global, représentante de la France à l’European Blockchain Partnership – EBSI et Pierre Boulet, Vice-président de la transformation numérique de l’Université de Lille.

Les quatre webinaires ont traité les sujets suivants, retenus par le Partenariat Européen de la Blockchain  :

  • Cas d’usage Identité Auto-Souveraine et Blockchain (Stéphane Mouy, expert identité et eIDAS  ; Daniël Du Seuil, European Blockchain Partnership – Belgique, rapporteur du cas d’usage SSI ; Roland Faure, groupe de travail identité Hyperledger) ;
  • Diplômes et certificats numériques (Luc Jarry-Lacombe, BCdiploma ; Benjamin Coste, emlyon business school) ;
  • Notarisation, apostille & blockchain (Juliette Sénéchal, maître de conférence en droit, projet de recherche Blockchain & smart contracts, ULille ; Spyros Pilos, Mirko Laconisi, Cour des Comptes Européenne ; Brody Warren, Conférence de La Haye) ;
  • Transfert sécurisé de données (Hubert Marteau, Worldline ;  Frédéric Bellaiche, Dawex).


Simultanément à cette série de webinaires, le dossier de la France à l’appel CEF-Telecom-Blockchain de la Commission Européenne a été soumis et accepté : il s’agit du projet Fr.EBSI, présenté par l’Université de Lille, avec, entre autres, BCdiploma. Il permettra à l’Université de Lille de coordonner et de documenter les tests réalisés sur l’Infrastructure Européenne de Service Blockchain (European Blockchain Service Infrastructure, EBSI). La société BCdiploma déploiera sa solution sur la blockchain EBSI, permettant ainsi d’émettre, gérer et stocker des « Verifiable Credentials » (attestations vérifiables et 100% numériques de documents officiels, diplômes, compétences acquises) au sein de l’infrastructure EBSI. Deux autres cas d’usage : « notarisation » et « Self-Sovereign Identity » seront également au programme. Le dossier a été soutenu par la Direction Interministérielle du Numérique et par la Direction du Numérique pour l’Education.


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https://certificate.em-lyon.com/